vendredi 26 août 2016

Regis par James Osmont

vendredi 26 août 2016
Résumé : Régis aime la littérature et l'automne, les décibels et l'errance. Il n'a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s'accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir... Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d'un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire... Jusqu'au point de non-retour.

Titre : Regis
Auteur : James Osmont
Edition : Auto-Edité



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Aujourd'hui, je vous propose de parler de mon voyage au pays de la folie avec Regis, un roman auto-édité signé par James Osmont.

Le résumé de Regis m’intriguait. J’ai donc commencé par télécharger l’extrait, qui m’a poussée à acheter le livre dans son intégralité. J’étais curieuse, mais la magie n’a pas réussi à opérer. Pourquoi ? Parce que ce livre est un mélange d’éléments intéressants que d’autres viennent plomber.

Une des particularités de Regis est d’insérer des paroles de musiques. Malheureusement, cette idée est mal exploitée, car elle alourdit inutilement le texte. En plus, les paroles sont traduites. Alors si je peux comprendre ce choix, je trouve néanmoins dommage qu’on ne puisse pas les reconnaître ou les apprécier d’abord dans leur version originale. Elles ont aussi la fâcheuse tendance de s’étendre en longueur et ont réussi à me sortir plus d’une fois de ma lecture.

Du côté du style de l’auteur, on oscille entre du bon, voire du très bon et des passages plus maladroits. Je pense notamment aux descriptions, qui ne sont pas toujours bien maîtrisées. Certaines sont bien tournées. D’autres vont se perdre en détails inutiles, qui font oublier le sujet de la phrase au départ. Résultat, le roman se voit encore alourdi par ses passages peu digestes. 

Par contre, l’auteur maîtrise l’univers dans lequel il nous plonge. (Peut-être un peu trop, car certains termes se révèlent assez techniques.) Regis est un personnage dont la folie est palpable. Il est clairement réussi, ce qui n’est pas forcément le cas de ceux qui l’entourent dans ce drame. Je pense notamment aux deux femmes, qui vont graviter autour de lui.

Ces deux personnages féminins ont un point commun : une attirance malsaine à l’égard du patient Regis. Nous avons donc Sandrine, quarante-six ans, que l’existence n’a pas épargné, qui ne vit que pour son travail et qui s’est attachée à Regis. Face à elle, l’autre personnage n’a point de prénom. Elle est juste présentée comme l’Étudiante, une jeune femme blonde de vingt ans. Tout comme sa consœur plus âgée, Regis ne va pas la laisser indifférente. Il la fascine au point qu’elle parle de fantasme à un moment donné. Alors oui, tout ceci est malsain. Enfin le pire, à mes yeux, c’est qu’un triangle amoureux se forme et que ça m’a hérissé le poil.

Fallait-il vraiment que les deux seules femmes de cet ouvrage soient réduites à éprouver une attirance malsaine pour Regis ? Sandrine avait-elle besoin d’avoir une rivale ? Cette rivale n’aurait-elle pas pu exister seulement dans l’esprit de Sandrine ? Ou celui de Regis ? Franchement, je trouve que cela dessert l’intrigue et par extension le Prédateur. Il aurait pu avoir un plus grand rôle... mais non. Il n’est qu’un moyen de faire avancer les choses. Du coup, son temps de parole paraît trop important pour ce qu’il apporte à l’intrigue. En plus de nuire à Prédateur, ce triangle amoureux va aussi nuire à l’histoire. Il va pousser l’auteur à emprunter une voie sans surprises. On sent venir certains événements de très loin, ce qui est dommage.

Avec Regis, j’ai donc eu la sensation de tenir un diamant brut entre les mains sauf que l’auteur n’a pas pris le temps de le tailler correctement. Résultat, j’ai l’impression d’avoir lu le brouillon qui avait les moyens de se transformer en chef-d’œuvre si l’auteur avait pris quelques mois de plus pour travailler son ouvrage. 

Verdict : Frustrant

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