mardi 31 janvier 2017

Les Annales du Disque-Monde : Pieds d'Argile par Terry Pratchett

mardi 31 janvier 2017

Résumé :
À Ankh-Morpock, le Guet a de nouveau fort à faire. Deux vieillards ont été assassinés tandis que le Patricien est victime d'un empoisonnement. Pour l'équipe de police (troll, nain, louve-garou et autres non-humains), le mystère est total, le coupable insaisissable.
Les différentes guildes de la ville profitent de la panique générale pour comploter... Et chose étrange, les golems se mettent soudain à se comporter d'une drôle de manière. Comme s'ils étaient vivants. Et contrôlés par un mystérieux maître...
Mais le commissaire Samuel Vimaire en a vu d'autres et son équipe a fait de remarquables progrès...



Titre : Pieds d'argile

Auteur : Terry Pratchett

Édition : Pocket


J’aime le Guet. Vous le saviez déjà ? Eh bien, sachez que ce roman n’a rien changé à mon amour pour cette équipe de bras cassés chargée de protéger Ankh-Morpock et ses habitants.

Pieds d’Argile est donc un bon crû. Ce roman est un savoureux mélange entre humour et enquête. Si vous aimez les robots d’Isaac Asimov, alors les golems ne devraient pas vous laisser indifférents. En tout cas, moi, j’ai beaucoup aimé l’intrigue autour de ces golems, sur le fait qu’ils soient exploités par les autres et méprisés. J’ai aussi apprécié la question de l’affirmation de soi avec le nain (ou plutôt la naine) Hilare Petitcul qui se retrouve à bousculer les traditions naines (et ce cher Carotte) afin d’assumer sa féminité comme elle l’entend. En plus, c’est Angua, qui a du mal avec sa propre nature, qui l’aide dans ce but.

Vimaire est bien sûr là avec ses échanges toujours aussi savoureux avec le Patricien ou encore Carotte. Alors autant, ce dernier est super au niveau des golems, autant il l’est moins avec Hilaria… et il est toujours aussi largué dans sa relation avec Angua. Ou plutôt Angua est larguée par le fait que Carotte pense à sa façon et ne saisisse pas son humour. J’adore ce petit couple. Ils sont trop mignons… et puis j’adore Angua. Et Vimaire. Et Carotte. Non, ne me demandez pas de choisir, je ne saurais pas lequel choisir. Ou si Angua.

Mais aussi Vimaire. Et Carotte.

Bref, je n’ai pas parlé de tout. Il y a tellement de richesses dans les romans des Annales qu’il faudrait plus d’une chronique pour en faire le tour. Je me suis donc concentrée sur l’essentiel, sur ce que j’ai retenu d’une lecture, qui commence à dater. Sans l’once d’une hésitation, je vous recommande Pieds d’Argile pour son humour, son sérieux aussi, l’enquête et les thèmes qui y sont abordés !


***

Verdict : A lire




lundi 23 janvier 2017

Les Frères Ténébreux, tome 4 : Le Scandale de la suffragette par Courtney Milan

lundi 23 janvier 2017
Résumé : Frederica Marshall est une fervente suffragette et une femme obstinée même si elle se confronte à des ennemis de plus en plus nombreux. Abandonné par sa famille, Edward Clark est devenu un faussaire et rêve de vengeance. Quand ces mêmes proches font le vœu de provoquer la ruine de Frederica Marshall, il propose son aide à la jeune femme afin de prendre sa revanche. Mais au moment où il prend conscience que l'envoûtante Miss Marshall a ravi son cœur, il est trop tard. Il sait qu'il sera contraint de lui révéler son passé scandaleux au risque de la perdre à tout jamais…

Titre : Les Frères Ténébreux, tome 4 : Le Scandale de la suffragette
Auteur : Courtney Milan

Édition : Milady Romance




Frederica Marshall, ou Free pour les intimes est la sœur d’Oliver. Quand je l’ai vue apparaître pour la première fois, j’ai souhaité qu’un tome lui soit consacré. Mon vœu a été exaucé avec le Scandale de la suffragette. Cette fois-ci, il n’est pas donc pas question d’un frère ténébreux, mais d’une sœur soucieuse du droit accordé aux femmes. Rédactrice en chef d’un journal, Free ne recule devant rien pour faire entendre ses opinions. Elle n’hésite pas à s’infiltrer dans certains milieux, ce qui ne manquera pas de lui laisser quelques mauvais souvenirs. Plus têtue qu’une mule, elle a de nombreux ennemis qui aimeraient bien la voir se taire une bonne fois pour toutes. Free est mon héroïne. Avec Violet, elles auront toujours une place particulière dans mon cœur.

Sa route va croiser celle d’Edward Clark, un faussaire dont le cynisme va se heurter aux idéaux de la jeune femme. Pourtant il va réussir à s’imposer pour jouer les protecteurs avec des intentions qui n’ont rien de louable. Pour lui, Free n’est qu’un pion censé l’aider à prendre sa revanche contre son frère. Il ne le fait donc pas parce qu’il partage le combat de la jeune femme. En fait, pour lui, elle a perdu d’avance et se fatigue pour rien. Ils ne semblent donc pas faits pour s’entendre… Et pourtant… Pourtant l’amour va s’inviter au sein de leur relation et entraîner quelques complications où les sentiments vont devoir s’associer aux principes de l’un et de l’autre.

Si la romance n’a pas l’intensité de celle entre Violet et Sebastian, elle sonne juste et touche de manière différente. Elle n’est d’ailleurs pas la seule histoire d’amour au sein du roman. Il en existe une autre, moins conventionnelle et dont je ne peux rien dire sous peine de gâcher la surprise. Par contre, je peux révéler que j’étais heureuse pour ce personnage, mais aussi ravie de voir l’auteur oser conter une telle romance dans un historique. Qu’est-ce que j’aime quand la bienséance est contournée de la sorte ! Merci à Courtney Milan de sortir des sentiers battus !

Oui, j’ai aimé ce tome. Oui, j’en redemande. J’espère que les novellas seront toutes traduites, surtout que l’une d’entre elles met en scène une héroïne noire, ce qui permet de traiter du racisme à l’époque de la saga. Je souhaite aussi que la plume de Courtney Milan inspire d’autres auteurs à créer des personnages de la trempe de Free, de Violet, de Jane ou encore de Sebastian que ce soit dans la romance historique, contemporaine ou dans la littérature en général.

Et comme vous l’aurez compris, je recommande donc ce quatrième tome et ces prédécesseurs. 

Verdict : Une réussite 

lundi 9 janvier 2017

[Comics] Bitch Planet, Volume un : Extraordinary Machine par Kelly Sue DeConnick et Valentine De Landro

lundi 9 janvier 2017
Résumé : Seule une vraie femme peut survivre à... Bitch Planet !

Le futur. Le monde est gouverné par le diktat des hommes. Les femmes qui ne se plient pas aveuglément à leur volonté doivent être « rééduquées ». À l issue d un discours évangélisateur psalmodié en boucle dans leur sommeil, elles sont expédiées dans l établissement auxiliaire de conformité, une prison pour femmes en orbite au-dessus de la Terre. Ces rebelles qui rejettent les règles masculines vont ainsi découvrir les joies de la vie carcérale dans cette boîte de métal que l on appelle « Bitch Planet. »


Titre : Bitch Planet, volume I : Extraordinary Machine

Auteur : Kelly SuDeconnick et Valentine De Landro

Edition : Glénat Comics



Bitch Planet, qu’est-ce que c’est ? Un comics dystopique où les femmes se doivent de rentrer dans la norme sous peine d’être envoyées sur Bitch Planet. En somme si elles sont trop grosses, trop noires, trop timides, trop maigres, trop sexy, trop prudes ou pas assez bien pour la société patriarcale, elles sont éjectées et conduites dans une prison où l’hologramme de la femme parfaite vient les seriner avec la norme et leur expliquer qu’elles ne doivent surtout pas être non-conformes. N’est-ce pas charmant ?

Mais toutes les détenues ne vont pas se laisser faire. À commencer par ma préférée : Rolle Pénélope surnommée Penny. Son crime ? Elle se plaît comme elle est. Bon d’accord, ce n’est pas un délit en apparence sauf qu’elle est trop grosse pour la société. Elle est un monstre à leurs yeux, mais elle s’en moque. Penny s’aime et n’est pas décidée à se laisser faire. À ses côtés se trouve aussi Kamau Kogo, qui va rapidement prendre la position de leader malgré elle. Une offre lui sera faite, celle de constituer une équipe d’un sport relativement violent. Elle va alors réfléchir aux avantages et désavantages de cette offre en compagnie d’autres détenues avec de la suite dans les idées.

Ce premier volume met clairement en place l’univers. J’ai beaucoup aimé la manière dont était construite la première histoire, qui donne un aperçu glaçant du monde de Bitch Planet. Je retiens également toute la partie centrée autour de Penny où le message est de s’aimer comme on est. J’ai aussi apprécié les pages de publicités vintage, qui permettent de souligner les attentes que les hommes ont des femmes dans cette société si proche de la nôtre. Quant aux héroïnes, j’ai apprécié le fait qu’elles viennent de divers univers, que les femmes racisées soient plus nombreuses, car cela rend le tout plus crédible. (Soyons honnêtes, même si les femmes blanches sont soumises au sexisme, elles ont quand même des privilèges que n’ont pas les femmes noires, asiatiques, etc.) Elles ont aussi du caractère et font du bien dans le paysage de la littérature où les personnages féminins sont encore trop souvent cantonnés à des rôles peu reluisants.

En somme, Bitch Planet est un comics qui fait du bien. Il propose un univers dystopique glaçant par sa proximité avec le nôtre, mais aussi des personnages féminins intéressants. Il invite les filles à s’aimer comme elles sont, à ne pas se laisser enfermer dans un moule dans lequel il est difficile de rentrer. En plus, Glénat a ajouté un dossier à la fin sur le féminisme avec des interviews, des témoignages et des exemples de femmes non conformistes ayant marqué l’histoire. Bref, Bitch Planet mérite clairement qu’on y jette un œil ! Et je me ruerais sur la suite dès qu’elle sortira !


Verdict : Indispensable

lundi 2 janvier 2017

Je râle #4 : Le Sexisme

lundi 2 janvier 2017
Aujourd’hui, j’ai envie de râler sur le sexisme dans les romans.

J’aimerais que les baisers imposés aient des conséquences réelles, qu’ils ne soient pas passés sous silence ou pire validés par la romance naissante entre les deux personnages.

J’aimerais que le personnage masculin n’interdise pas à l’héroïne de rompre. J’aimerais qu’elle en tienne compte au lieu d’accorder le droit à cet individu de la faire changer d’avis.

J’aimerais que la romance ne transforme pas le syndrome de Stockholm en nouveau conte de fées moderne. Non, ce n’est pas sain de tomber amoureuse de son kidnappeur même si ce dernier se repend à la fin et qu’il a vécu des choses difficiles.

J’aimerais que l’héroïne n’écoute pas le personnage masculin quand il prétend savoir mieux qu’elle ce qui est bien pour son avenir. J’aimerais qu’elle l’envoie bouler au lieu d’accepter de sacrifier ses études pour aller travailler afin de payer les siennes à lui.

J’aimerais que l’on cesse de traiter de pute les héroïnes qui trompent leurs petits copains ou qui accumulent les aventures. J’aimerais que l’on arrête de trouver ça sexy chez son homologue masculin.

J’aimerais que l’héroïne demande une ordonnance à la justice pour interdire au mâle sexy qui la stalke de l’approcher à plus de dix mètres. Non ! Ce n’est pas mignon un mec qui vous suit partout sous prétexte qu’il vous trouve mignonne.

Et ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Alors oui, me direz-vous, ce ne sont que des histoires. Sauf que non. Ce n’est pas aussi simple. Ce n’est pas parce que c’est un roman que l’on ne doit pas dénoncer des comportements problématiques. Bien au contraire, il faut le faire. Il faut le souligner quand un livre valide des choses inacceptables. Il entretient la culture du viol et ce n’est clairement pas une bonne chose. Un viol n’a rien de sexy. Un non n’est pas un oui. La fille n’a pas à sacrifier son bien-être pour un garçon. Le consentement, ce n’est pas pour le chien…

Alors ce serait bien que les romans s’y mettent, que leurs auteurs fassent l’effort de s’y mettre afin qu’une majorité de romans ne soient plus sexistes.

Et merci à tous les auteurs qui font déjà cet effort.
Encore un Chapitre © 2014