mardi 1 août 2017

Strawberry Fields par E.R Link

mardi 1 août 2017

Résumé : En Talégalle, pays de la Terre des Brumes, malgré la menace de conflit avec l’empire voisin, une partie de la population prospère grâce au commerce des soieries. Mais la pauvreté fait également rage : gangs de voyous dominent dans les grandes villes tandis qu’en campagne les orphelinats sont surpeuplés. Le destin d’Axelle, Quentin et Kimberley, trois orphelins du foyer de Saint-Jéthel sera intimement lié aux soubresauts de l’histoire taléganne.

Titre : Strawberry Fields
Auteur : E.R Link

Édition : Auto Edition


 
Aujourd’hui, je vais vous parler de Strawberry Fields, un roman écrit par E.R Link avec lequel j’ai passé un agréable moment.

Ce livre ne raconte pas seulement une romance entre deux êtres. Il conte aussi leur existence ainsi que celle de leur entourage. J’aurais donc tendance à le classer dans la catégorie « chroniques d’une vie », que j’affectionne particulièrement. Oui, j’aime les histoires où les enjeux ne sont pas la survie d’un univers ou un complot visant à renverser le prince. J’apprécie de suivre des héros ordinaires au travers de leur simple destin. J’adore l’idée aussi que l’amour puisse unir deux êtres malgré les épreuves.

Car oui, les personnages vont en vivre des épreuves. Axelle et Quentin vont se perdre à plusieurs reprises pour mieux se retrouver. Ils ne vont jamais cesser de s’aimer et de se battre pour rester ensemble. Des leçons seront retenues comme celle de réfléchir à deux fois avant de jouer avec certaines forces. S’ils sont les héros du roman, ils ne sont pas seuls pour l’animer. Il y a Charlaine dont le charisme est aussi terrifiant que son caractère. Je le reconnais s’il était possible de découvrir comment elle a fini ainsi, je ne dirais pas non. Après ce ne serait sans doute pas sans risque pour l’autrice, car il faudrait être à la hauteur de l’aura du personnage… Et parfois, certaines choses doivent rester dans l’ombre pour laisser place à l’imagination des lecteurs.

Je ne pourrais pas parler de cet ouvrage sans évoquer le cas d’Ophélie. Euh non, je devrais dire Kimberley… Ophélie ou Kimberley, telle est la question ? Ce personnage est aussi attachant qu’effrayant. Sa folie est palpable, visible et déchire le cœur à plusieurs reprises, car l’envie de la voir s’en sortir est là. L’espoir surgit à chaque période d’accalmie pour mieux disparaître quand la maladie réapparaît pour l’entraîner vers le fond… elle et ses proches.

Et évoquer Kimberley permet de rebondir sur un point fort du livre : sa richesse. Ce n’est pas un premier jet comme j’en ai trop lu en auto-édition. Strawberry Fields est un roman abouti où l’on sent que l’autrice a pris le temps de se documenter sur plusieurs sujets comme l’argot ou encore la signification des fleurs. Elle ne s’est pas contentée de la surface, elle est allée en profondeur pour offrir un univers solide servi par sa plume maîtrisée. Je n’ai croisé aucune coquille lors de ma lecture. Je n’ai pas vu de fausse note dans l’usage de son français. J’ai relevé de nombreuses références. J’ai apprécié les illustrations et les lettres. Et puis il faut parler des énigmes qu’il est possible de résoudre. L’autrice a abattu un sacré travail, elle s’est donné du mal pour écrire un ouvrage aussi riche que complet. Qui a dit que l’auto-édition n’offrait que du bâclé ? Pas moi. Et je suis ravie d’avoir ce très bel exemple pour le démontrer.

Alors bien sûr tout n’est pas parfait. En même temps quelle œuvre l’est ? Aucune. Donc Strawberry Fields a bien un bémol, celui de sa fin où le rythme se brise brutalement dans la dernière partie. J’aurais tendance à penser que l’autrice a expédié un peu trop vite son épilogue. Pourquoi ? Parce que durant tout l’ouvrage, elle a pris le temps nécessaire pour dénouer les fils de l’existence de ces héros. Il n’aurait pas été incohérent qu’elle s’offre quelques pages supplémentaires pour régler convenablement l’ultime rebondissement dans la vie de Quentin et Axelle.

Un autre souci vient troubler un peu la lecture sur la liseuse. Le livre est enrichi d’illustrations, de lettres écrites à la main et malheureusement sur la fin les derniers sont moins lisibles. Du coup, j’aurais tendance à conseiller la version papier, ce qui ne serait pas du gâchis vu la qualité de l’ouvrage.

Pour résumer, je dirais que Strawberry Fields est à classer dans le panier haut de l’auto-édition grâce à la plume maîtrisée de son autrice, la solidité de l’univers qu’elle y décrit et des personnages plus vrais que nature. À découvrir donc si vous aimez suivre des héros ordinaires dans l’accomplissement de leur existence. 

Je conseille.

Encore un Chapitre © 2014